LA COUR DES PAYSAGES
Exposition-vente d’œuvres photographiques
prolongation jusqu’au 30 juillet 2016
14 rue Campane
84000 AVIGNON
de 14h00 à 21h00
ET SUR RENDEZ-VOUS JUSQU’AU 31 AOÛT 2016
FERJEUX VAN DER STIGGHEL ET LES NÉO-NOMADES





Une vente pour poursuivre et achever le périple
Il est temps pour moi d’aboutir. Racheter mon appareil volé, reprendre la route auprès de ceux que j’ai approchés et côtoyés avec bonheur, les revoir tous dans la mesure du possible. Encore deux ans pour réussir ce pari, ô combien périlleux et osé. Et ainsi pour 2018, conclure dix années d’un travail acharné. J’ai donc décidé d’organiser une exposition-vente de quelques tirages en série limitée, signés de mes mains, tirés dans les règles de l’art. Issues de la collaboration Artiste photographe/Artisan tireur [1], les neufs pièces seront mises en vente pour financer la reprise de mon activité, un projet sous forme d’engagement, pour un traitement poétique, pointu et subtil de la réalité contemporaine. – Ferjeux van der Stigghel
Le photographe Ferjeux van der Stigghel a déjà consacré près de huit années de son existence et des milliers de prises de vue aux travellers du XXIe siècle, en France et jusqu’en Italie. Entre travail de recherche et démarche artistique forte, ses photos montrent la face cachée d’une population dynamique et pourtant mal connue, appelée désormais les néo-nomades. Travailleurs saisonniers, ouvriers, artisans, entrepreneurs, intermittents du spectacle, écrivains ou employés, ces populations vivent dans des camions réaménagés et se distinguent des communautés traditionnelles, Gitans ou Roms. Nombreux sont ceux de nos contemporains en effet à avoir repris la route, faisant ainsi face à la précarité du logement et des emplois. Un choix assumé et une solution d’avenir pour certains. FVDS est ainsi devenu l’initiateur du projet noLand’s man, une enquête portant sur les manières de vivre et d’habiter de ceux qui ont rompu avec la sédentarité pour inventer de nouveaux modèles familiaux et économiques. Menée par le collectif NoLand sous la direction scientifique de l’École Polytechnique de Lausanne (EPFL), cette étude a été financée pendant deux ans par Forum Vies Mobiles [2], un institut de recherche international créé en 2011 par la SNCF réunissant chercheurs, artistes et praticiens du transport. Depuis 2015, les financements font défaut. La vente de tirages va permettre l’achèvement du projet qui consiste à suivre des familles entières sur le long terme, à contre-courant du traitement habituel de l’information. Un regard d’artiste, au plus près d’une minorité à la fois marginalisée et tellement intégrée. [3]

FERJEUX VAN DER STIGGHEL, PHOTOGRAPHE
Né en 1963, Ferjeux van der Stigghel réalise ses premières commandes pour Libération à l’âge de 17 ans. Il part ensuite de New York s’installer à Mexico où il exerce, entre autres, le métier de photographe de plateau pour le réalisateur François Reichenbach. Exposé en France, en Suisse, au Mexique, il publie ses images personnelles réalisées dans plusieurs pays d’Amérique du Sud. Après des expériences comme régisseur général, assistant à la réalisation et de la mise en scène au théâtre avec Bernard Sobel, en 1988, il se forme au multimédia et réalise des films en commande pour le monde de la communication et des courts métrages. Il collabore avec La Géode et la BBC. En 1999, il décide de faire une parenthèse et obtient le diplôme de Sciences Po à Aix en 2002 avant d’y enseigner « La Sémantique de L’image ». Il mène depuis 2008 un projet au long cours sur le thème des néo-nomades. En 2012, il propose un projet de recherche interdisciplinaire et le collectif noLand’s man Project est créé. Le 22 avril dans le cadre de la Nuit Debout, était diffusé sur la Place de la République un diaporama réalisé à partir de ses photos. Il est représenté par la maison de photographes Signatures.
À travers cette exposition, je tiens à relayer l’hommage mondial fait à mon amie et grande artiste Sarah Minter (1953-2016), pionnière du cinéma expérimental et de l’art vidéo, qui depuis 1982, inspire ma démarche et lui donne une résonance particulière... – Ferjeux van der Stigghel