A. Sueur, Le Frein et l’Aiguillon : Éloquence musicale et nombre oratoire (XVIe-XVIIIe siècle), Paris, Garnier, 2014, 423 p.
- Pour les humanistes et leurs héritiers, la musique est éloquence et le musicien orateur : l’éloquence musicale, enjeu majeur de la composition, s’incarne dans l’exécution, se perçoit dans l’écoute, se pense dans des écrits variés. La question du rythme y joue un rôle essentiel et en ce domaine, la prégnance de la culture antique tout comme la pratique de la langue latine ont une incidence considérable sur les perceptions et les représentations, qui relèvent d’enjeux à la fois culturels, socio-politiques et religieux. L’étude invite notamment à découvrir, dans l’Italie et l’Allemagne des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, les traits inattendus de la prose musicale éloquente, ses courbures serpentines ainsi que la richesse de débats passionnés sur le meilleur style musical.