Robert Maggiori – Libération, le 20 novembre 2015.
P. Michon, Les rythmes du politique. Démocratie et capitalisme mondialisé (1re éd. 2007), Paris, Rhuthmos, 2015.
La question revient sans cesse : de quelle façon les mutations les plus récentes du capitalisme mondialisé obligent-elles à repenser la démocratie ? Soulignant les impasses des approches tant néolibérales que néolibertaires, Pascal Michon répond de façon originale. Il expose d’abord une théorie de l’individuation, à savoir l’« ensemble des processus corporels, langagiers et sociaux par lesquels sont sans cesse produits et reproduits, augmentés et minorés, les individus singuliers (les individus observés dans leur singularité) et collectifs ». Puis étudie les « configurations spécifiques » de ces processus, qu’il nomme rythmes, en laissant envisager qu’il n’y a de démocratie que dans la qualité de ces rythmes, et dans la nature des pouvoirs qui s’y expriment ou qui les contrôlent. R.M.