ANTHROPOLOGIE : Soutenance de thèse de Doctorat « Les rythmes d’une culture populaire : les politiques du sensible dans le maracatu-de-baque-solto, Pernambuco, Brésil »

Rhuthmos
Article publié le 8 décembre 2010
Pour citer cet article : Rhuthmos , « ANTHROPOLOGIE : Soutenance de thèse de Doctorat « Les rythmes d’une culture populaire : les politiques du sensible dans le maracatu-de-baque-solto, Pernambuco, Brésil »  », Rhuthmos, 8 décembre 2010 [en ligne]. https://www.rhuthmos.eu/spip.php?article210

Laure Guarrabé a soutenu sa thèse de Doctorat à l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis, le mardi 7 décembre 2010, à 14h00, Bâtiment B, en salle 106 (B106).


Le jury était composé de :

  • M. Armindo BIÃO, Professeur à l’Université Fédérale de Bahia.

  • M. Denis LABORDE, Professeur au Centre Marc Bloch (Berlin), Directeur de Recherche au CNRS.

  • M. François LAPLANTINE, Professeur Émérite de l’Université Lumière Lyon 2. Codirecteur de thèse.

  • M. Jean-Marie PRADIER, Professeur Émérite de l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis. Directeur de thèse.

  • M. Jorge SANTIAGO, Professeur à l’Université Lumière Lyon 2.


Résumé : Ce travail propose une contribution à une anthropologie esthétique par le biais d’une perspective ethnoscénologique où l’esthétique est interrogée entre sa compétence socialisante et sa compétence individuante.


Dans une critique constante du langage, cette thèse aborde les pratiques spectaculaires de la culture dite populaire en observant comment les communautés réunies autour d’une identité esthétique (à la fois forme et affect) la définissent, se l’approprient et se socialisent à travers elle. Le maracatu-de-baque-solto est une forme du spectacle vivant de Pernambuco (Brésil) élaborée au début du XXe siècle par des paysans de la canne à sucre. Depuis son insertion dans le circuit institutionnel urbain du carnaval, il connaît des transformations formelles et symboliques aujourd’hui accélérées par les logiques de l’entertainment et une professionnalisation naissante.


La première partie analyse la constitution de la société pernambucana où les rapports de domination structurels sont appréhendés en fonction des partages du sensible qui les ont polarisés. La seconde partie déconstruit le système imagético-discursif de la pauvreté résultant des idéologies sociopolitiques et raciales dans lesquelles le maracatu s’est constitué, aux dépens de ses propres catégories. La troisième partie constitue une ethnographie du processus du spectacle dans ses deux modalités, la fulgurance du carnaval et l’ordinaire des fêtes de l’entre-soi. Les arts de faire sont distinctement négociés en fonction des logiques de la spectacularisation et du processus de création. Celles-ci résonnent dans la brincadeira, notion vernaculaire définissant l’ordre populaire du maracatu en tant que spectacle vivant et manière de créer. Dans la société maracatuzeira, elle décline un mode d’être (percevoir) sur le mode du faire (agir) s’articulant sur l’exigence d’une contribution personnelle à la collectivité dans les limites de la tradition.


Les rythmes, ou les manières singulières de fluer d’une communauté esthétique, observés à partir de la mise en scène, de la distribution et de la reconduction de formes et normes esthétiquement et collectivement investies, permettent d’interroger le processus de fabrication d’une culture par-delà le jeu de son institutionnalisation.


On trouvera un résumé plus développé de cette thèse ici.

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