Séminaire à l’EHESS, semestres 1 et 2,
tous les premiers vendredis du mois, de 9h à 12h
salle 13, 105 bd Raspail 75006 Paris
les 1er décembre 2017, 19 janvier, 2 février, 2 mars, 6 avril, 4 mai et 1er juin 2018
Animé par Marc Bessin, directeur de recherche au CNRS, IRIS/EHESS et
Edouard Gardella, chargé de recherche au CNRS, CMW, Lyon, chercheur associé au LIER/EHESS.
https://enseignements-2017.ehess.fr/2017/ue/1650/
Argumentaire
Le temps est au cœur de nombreux enjeux sociaux actuels : la durée et la productivité au travail, la pression de l’urgence exercée par certaines techniques commerciales et managériales, les assignations genrées à la sphère domestique et privée, l’articulation inégale entre travail et loisir, l’incertitude suscitée par la précarisation des conditions de vie, le développement durable et l’écologie, la prévention des risques, les rapports à la mémoire, l’obligation du projet, l’accélération de la modernité, et plus globalement une incitation diffuse à la rentabilisation des existences individuelles dans des mondes sociaux concurrentiels… Le temps est aussi au cœur des réactions à ces processus, comme les Slow Movements, les techniques de bien-être individuel, les politiques de protection sociale, les outils de la prospective ou les politiques urbaines dites temporelles. Quels sont alors les outils proposés par les sciences sociales pour analyser ces dynamiques contemporaines ?
Ces enjeux font déjà l’objet de travaux spécialisés. Ce séminaire de lectures, à visée généraliste, propose de fonctionner comme un espace où s’élaborent des outils conceptuels et méthodologiques pour appréhender leurs dimensions temporelles.
L’année 2016-2017 a été consacrée à un premier tour d’horizon des travaux classiques de sciences sociales, qui a permis d’aborder plusieurs questions théoriques : les rythmes sociaux, à partir des travaux de l’école durkheimienne (Durkheim, Hubert, Mauss) ; les enjeux de la quantification du temps (Sorokin et Merton, Thompson, Rosa) ; l’articulation des horizons temporels, individuels ou collectifs (Halbwachs) et ses transformations historiques (Koselleck, Bourdieu) ; les enjeux de pouvoir manifestés par des inégalités temporelles (Bourdieu, Schwartz), avec un focus sur la production des rapports de genre par les rapports temporels (Haicaut, Le Feuvre) ; l’esquisse d’une sociologie des pratiques temporelles, à partir des travaux d’Elias, Zerubavel, Grossin et Flaherty.
La deuxième année de ce séminaire se poursuivra en prenant appui sur les travaux classiques vus l’année précédente, ainsi que sur d’autres travaux, pour envisager la portée et les limites d’une sociologie générale des (dé)synchronisations.
Renseignements sur le séminaire
Ce séminaire, annuel, s’adresse à tous les étudiants et chercheurs intéressés par le temps soit comme objet à part entière, soit comme élément ponctuel de leur analyse. Il sera validé par des travaux d’exposés et de fiches de lecture. Les textes seront disponibles sur le support ENT du séminaire, les clés d’accès seront communiquées sur place ou par mail.
Contacts : bessin@ehess.fr et edouard.gardella@ish-lyon.cnrs.fr
Séance 1, vendredi 1er décembre 2017 : Vers une sociologie pragmatique du temps ? Registres de « temporation » et compétences temporelles (Introduction et présentation générale)
Séance 2, vendredi 19 janvier 2018 : Enquêter sur les rythmes sociaux : le travail de (dé)différenciation des moments sociaux
Séance 3, vendredi 2 février 2018 : Enquêter sur les durées sociales : initier/prolonger/arrêter des moments sociaux
Séance 4, vendredi 2 mars 2018 : Enquêter sur les tempos sociaux : accélérer/ralentir le déroulement de moments sociaux
Séance 5, vendredi 6 avril 2018 : Enquêter sur les temporalisations : mémorisation, projection, attention
Séance 6, vendredi 4 mai 2018 : Enquêter sur les (dé)synchronisations sociales : des exemples empiriques
Séance 7, vendredi 1er juin 2018 : Vers une sociologie générale des (dé)synchronisations sociales ?