G. Devron & L. Gwiazdzinski, Chronotopies. Lectures et écriture des mondes en mouvement, Grenoble, Elya Editions, 2017, 213 p.
– Le géographe n’est plus le savant du Petit Prince de Saint-Exupéry, décrivant des « géographies qui ne se démodent jamais ». C’est un observateur désorienté qui sait que ses cartes évoluent vite et qui s’interroge sur les dynamiques en cours et sur les modes d’observation et de représentation possibles.
Il doit changer de regard, prendre en compte la dimension temporelle, passer à une approche « chronotopique », imaginer de nouveaux outils et protocoles d’observation et de collecte de données, intégrer des approches sensibles in vivo, mobiliser les données numériques, concevoir d’autres représentations et analyses des espaces et des temps des individus, des groupes, des organisations et des territoires. Il doit acquérir de nouvelles compétences, s’associer à d’autres disciplines, et mobiliser d’autres acteurs comme les artistes et les usagers.
La carte n’appartient définitivement plus aux seuls géographes. C’est une chance pour une discipline en mutation. C’est un défi en termes d’innovation ouverte pour celles et ceux qui participent à cette fabrique permanente des représentations et des imaginaires. C’est un enjeu d’intelligence collective et d’imagibilité pour nous qui souhaitons saisir la complexité de nos milieux pour bien vivre et habiter les espaces et les temps de la terre.