Pourquoi RHUTHMOS ?

Pascal Michon
Article publié le 20 mai 2010
Pour citer cet article : Pascal Michon , « Pourquoi RHUTHMOS ?  », Rhuthmos, 20 mai 2010 [en ligne]. https://www.rhuthmos.eu/spip.php?article1


La création de RHUTHMOS part d’un quadruple constat :

  • Un intérêt croissant pour le rythme – que celui-ci soit pris comme objet ou comme concept opératoire – se manifeste dans de nombreuses disciplines des sciences de l’homme et de la société. Une mutation qui pourrait transformer durablement la scène intellectuelle semble sur le point de se produire.
  • Depuis la fin du XIXe siècle jusque dans les années 1960, ces disciplines ont prêté une attention constante à de nombreuses formes de phénomènes rythmiques : rythmes des corps, du langage, du social ; rythmes artistiques ; rythmes de la pensée. Parallèlement, elles ont mené des réflexions, parfois très poussées, sur le concept de rythme lui-même.
  • Ces recherches, qui avaient été très intenses durant la première moitié du XXe siècle, ont connu par la suite une évolution contrastée. Après une période de déclin puis une quasi disparition d’une dizaine d’années (1965-75), l’intérêt pour le rythme s’est de nouveau manifesté à la fin des années 1970. Toutefois, ce sursaut limité à quelques disciplines – essentiellement la sociologie, la philosophie et la poétique – n’a eu que peu de conséquences immédiates. Ce n’est que dans les années 1990 et surtout 2000 que l’on a vu se multiplier de nouveau les études rythmiques.
  • Ces études restent malgré tout dispersées, leur unité n’apparaît pas en tant que telle et il n’existe encore aucun lieu où puisse être défendu, discuté et illustré ce nouveau mouvement du savoir.



L’objectif de RHUTHMOS est de faire prendre conscience à la communauté scientifique de la mutation en cours, d’en analyser les principaux aspects, de faciliter son émergence et d’en tirer toutes les conséquences scientifiques, éthiques et politiques. À cet effet, il se propose de :

  • Cartographier cette mutation en repérant et documentant tous les chantiers où le rythme est aujourd’hui pris comme objet ou mis à contribution comme concept analytique opératoire majeur ;
  • Constituer un lieu fédératif d’échange et de confrontation entre ces différentes expériences et rendre ainsi de nouveau possible une pensée transdisciplinaire, toujours revendiquée mais aussi toujours empêchée par les institutions d’enseignement et de recherche actuelles ;
  • Ouvrir un dialogue avec les sciences de la nature pour lesquelles le rythme est depuis longtemps une préoccupation majeure, en particulier la biologie et la neurobiologie, mais donner également la place qui leur revient aux pratiques artistiques et aux réflexions sur les arts ;
  • Développer un réseau de correspondants internationaux susceptibles de contribuer à l’émergence d’un nouvel ensemble organisé de problèmes, de méthodes, de concepts et de résultats ;
  • Proposer des outils construits à partir des acquis des sciences de l’homme et de la société, mais aussi de la philosophie, de l’esthétique et de la poétique, voire des derniers développement des sciences de la nature, qui puissent faciliter l’émergence de ce nouvel ensemble ;
  • Réfléchir sur les raisons endogènes et exogènes de la mutation scientifique en cours, en particulier sur le besoin ressenti dans de nombreuses disciplines d’alternatives aux paradigmes structural et systémique, mais aussi aux pensées individualistes, déconstructionnistes et postmodernes, ainsi que sur la nécessité de faire face à un monde nouveau dont les traits dominants sont à la fois la fluidité, la fragmentation et la constitution de puissances nouvelles ;
  • Continuer l’analyse critique des rythmes du monde contemporain déjà engagée et développer une nouvelle théorie du social et du politique mieux adaptée aux besoins du XXIe siècle.
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