Bachelard, Bergson, Emmanuel. Mélodie, rythme et durée

Christophe Corbier
Article publié le 24 mai 2012
Pour citer cet article : Christophe Corbier , « Bachelard, Bergson, Emmanuel. Mélodie, rythme et durée  », Rhuthmos, 24 mai 2012 [en ligne]. https://www.rhuthmos.eu/spip.php?article593

On considère parfois que le chapitre « Les métaphores de la durée », dans La dialectique de la durée de Gaston Bachelard, est un « compte-rendu où se perd l’unité d’inspiration cherchée dans un livre ». Mais c’est peut-être oublier un peu trop vite l’importance que revêt aux yeux du philosophe sa critique d’une métaphore centrale dans la philosophie de Bergson. Parmi tous les arguments empruntés par Bachelard à diverses disciplines scientifiques afin d’« établir métaphysiquement – contre la thèse bergsonienne de la continuité – l’existence [de] lacunes dans la durée », ceux qui relèvent de la musicologie occupent une place importante au sein de son exposé dans la mesure où, à partir de l’Essai sur les données immédiates de la conscience, Bergson emploie volontiers la métaphore musicale pour illustrer le concept de durée. Or, de même qu’il s’est servi des théories quantiques et des travaux de Pierre Janet, Bachelard, en se plaçant sur le terrain musicologique, s’appuie sur les ouvrages de Maurice Emmanuel pour invalider la métaphore de la durée comme mélodie. Dès 1932, il avait d’ailleurs avoué à Maurice Emmanuel combien la lecture de ses ouvrages l’avait frappé et il lui confiait son intention « de revenir sur le problème métaphysique du rythme ».

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