F. Pomel (dir.), Cloches et horloges dans les textes médiévaux. Mesurer et maîtriser le temps, Rennes, PUR, 2012, 314 p.
– Quatrième de couverture : Les cloches et horloges, par l’émission de signaux sonores à valeur d’appel ou de rappels, engagent un rapport de l’homme au monde dans sa tentative de maîtrise et de mesure du temps. Or, le changement d’instrument va de pair avec un changement de représentation temporelle, déjà souligné par les historiens.
Les textes médiévaux, et particulièrement littéraires, en témoignent à leur manière, en s’appropriant ces objets dans une visée esthétique et symbolique, tout en témoignant d’un imaginaire de la matière, notamment du métallique : fruits de l’ingéniosité et d’un savoir technique, cloches et horloges y sont des objets du quotidien. Mais l’horloge mécanique, apparue au XIVe siècle, est perçue comme une merveille technique, très tôt annexée en littérature. Quant à la cloche, elle se voit souvent attribuer des pouvoirs magiques de protection, comme incarnation d’une voix divine. en cela, l’une et l’autre offrent des merveilles potentielles, des outils de scansion des textes, des attributs ou emblèmes caractérisant des personnages, ou encore des supports d’action.
Les articles de littéraires, historiens et historiens de l’art rassemblés ici proposent une approche de l’imaginaire associé à ces objets de la mesure du temps. Ils soulignent la cohabitation au Moyen Âge de plusieurs représentations temporelles, et l’ambivalence symbolique fondamentale des cloches et horloges, entre instabilité et régulation temporelle, menace et protection, croyances païennes et chrétiennes, marginalité et divinité, risque et salut.
Le traitement des cloches et horloges dans le genre romanesque et les formes poétiques de la fin du Moyen Âge reflète moins l’essor d’un temps rendu abstrait par le décompte technique qu’une intériorisation croissante du temps par un homme qui cherche à s’en assurer la maîtrise pour conjurer l’angoisse plus forte de la mort. C’est que la littérature est précisément un moyen de ne pas être dépossédé du temps par la technique, mais au contraire, de construire un temps subjectif tout en conjurant les angoisses associées au temps linéaire et irréversible des horloges modernes.
– Cet ouvrage propose une approche de l’imaginaire associé aux objets de la mesure du temps. Il souligne la cohabitation au Moyen Âge de plusieurs représentations temporelles et l’ambivalence symbolique fondamentale des cloches et horloges, entre instabilité et régulation temporelle, menace et protection, croyances païennes et chrétiennes. Dans le genre romanesque et les formes poétiques médiévales, cloches et horloges reflètent moins l’essor d’un temps rendu abstrait par le décompte technique qu’une intériorisation croissante du temps par un homme qui cherche à s’en assurer la maîtrise pour conjurer l’angoisse de la mort.
– Sommaire :
Les cloches : anthropologie et sémiotique
Emblèmes et fonctions des cloches
Usages des cloches : rites, magie et merveilleux
Perception, mesure et maîtrise du temps
La perception du temps au quotidien
Les cloches dans la genèse du temps romanesque
Horloges et mécaniques romanesques
Horloges allégoriques
– Fabienne Pomel est maître de conférences en langue et littérature du Moyen Âge à l’université Rennes 2. Elle travaille plus particulièrement sur les récits allégoriques des XIVe et XVe siècles.