R. Wintermeyer, Lichtenberg, Wittgenstein et la question du sujet

Article publié le 19 janvier 2015
Pour citer cet article : , « R. Wintermeyer, Lichtenberg, Wittgenstein et la question du sujet  », Rhuthmos, 19 janvier 2015 [en ligne]. https://www.rhuthmos.eu/spip.php?article1457

Rolf Wintermeyer, Lichtenberg, Wittgenstein et la question du sujet, Paris, PUPS, 2014, 440 p.

 Étincelle de la philosophie du langage moderne, Lichtenberg fait, le premier, apparaître que nous sommes toujours en train de parler déjà quand nous nous mettons à raisonner sur le langage. Nous ne pouvons sortir du langage avec le langage. La théorie ascétique et entièrement descriptive de Wittgenstein constitue une mise en application systématique de la maxime de Lichtenberg : « Toute notre philosophie est rectification de l’usage linguistique. » Wittgenstein cherche à appréhender ce qui, dans le langage, est seul susceptible de fonctionner (d’avoir du sens ou une utilisation concrète) et ce qui ne l’est pas. Le sujet n’est pas à proprement parler éliminé. Or, si l’on se limite à ce qui est seul possible et sensé dans l’utilisation du langage, les problèmes posés par les prérogatives du sujet s’éteindraient d’eux-mêmes. Lichtenberg, en revanche, parvient à relier la mise au centre du sujet de l’expérience, caractéristique de son époque, à une approche non pas affirmative, mais performative, expérimentale et mouvante du sujet. Le dialogue entre ces deux auteurs si éloignés dans le temps est susceptible d’éclairer d’une lumière nouvelle l’œuvre de Wittgenstein, voire d’aider à mettre à distance les impasses et dualismes coutumiers : holisme et individualisme, langage privé et public, subjectif et intersubjectif, structure et rythme, identité et éclatement, profondeur et surface, explication causale et explication par l’usage ou par le jeu qui est déjà en cours...

 Rolf Wintermeyer est professeur émérite de littérature allemande et d’histoire des idées à l’université Sorbonne Nouvelle (Paris 3)

 Table des matières


Chapitre I. Nouvelle introduction

Chapitre II. Le dilemme de Lichtenberg ou : « être des individus dans la pensée »

Chapitre III. L’irréversibilité de l’expérience individuelle

Chapitre IV. Werther contre Albert ou : deux acceptions du sujet

Chapitre V. Werther à Francfort ou : l’invitation au dialogue

Chapitre VI. Werther va à Vienne : une impasse

Chapitre VII. Wittgenstein va à Cambridge ou les jeux sont faits

Chapitre VIII. Werther entre stoïcisme et langage privé

Chapitre IX. Rectifications et sauvetages ou : à la recherche du contexte et de l’histoire

Chapitre X. Le subjectivisme peut-il être un jeu de langage ?

Chapitre XI. Subjectivité, critique et histoire : l’apport de Lichtenberg

Chapitre XII. Les limites du fonctionnement

Chapitre XIII. Opinion et méthode ou : que faire quand on ne supporte pas la contradiction

Chapitre XIV. Énoncer ou montrer

Chapitre XV. Sujet et critique du sujet (Lichtenberg – Freud – Wittgenstein)

Chapitre XVI. Wittgenstein et Freud : épistémologie et thérapie

Chapitre XVII. Lacan et Wittgenstein ou : le dialogue n’aura pas lieu

Conclusion

Bibliographie

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