L. Mattiussi, Mallarmé et la Chine, Paris, L’Harmattan, 2015, 270 p.
– Mallarmé s’est donné pour modèle d’artiste idéal le peintre chinois, qui incarne tout son projet esthétique. Pour lui, tous les arts visent le nec plus ultra de la figuration esthétique : « une ligne fine, comme tracée à l’encre de Chine ». La prééminence du blanc, du vide et du silence est au coeur de la méditation esthétique du poète et trouve ses échos dans la culture chinoise, faisant de Mallarmé un précurseur en Europe de l’idée que l’art offre une vision d’autant plus riche et parlante à l’imagination qu’elle est raréfiée, simplifiée.
– Laurent Mattiussi est Professeur de littérature générale et comparée à l’université Jean Moulin Lyon 3
INTRODUCTION
Le parfum chinois de Mallarmé
À la suite de Mallarmé, deux poètes fascinés par la Chine
La critique et les affinités chinoises de Mallarmé
La Chine vue d’ici
Sic itur ad astra
Les enjeux de la comparaison, la comparaison comme enjeu
Éclairer Mallarmé par la Chine, la Chine par Mallarmé ?
I. LE MODELE CHINOIS
Par-delà les clichés
Les sources de Mallarmé
Le sens de la circonstance
La peinture chinoise : un projet esthétique
La disposition intérieure
Linéaments d’une esthétique chinoise
Sortir par la Chine de l’impasse mélancolique
La mort et le néant apprivoisés par le vide
Terre et Ciel
II. UNE ESTHETIQUE DU TRACE
Abstraction poétique et schématisation
Entre logique et espace : le statut ambigu de l’Idée esthétique
L’Idée comme contour
Les dessins de l’« arabesque »
Une poétique de la ligne et du trait
Le paradigme de l’écriture chinoise
Les délices de la simplification
L’essence figurée
III. DE LA NATURE A L’ART
Le retrait de l’auteur
Le primat de la nature
La voix de la nature en l’homme
La continuation de la nature par l’art
Le monde à la lettre
Abstraction poétique et dématérialisation
L’éthérification imaginaire
Les structures essentielles
Vers une cosmologie taoïste
IV. LE RYTHME UNIVERSEL DE L’ALTERNANCE
Le schème duel : respiration, pulsation, scansion, battement
Poétique de l’éventail
L’aile lustrale
La compénétration du haut et du bas
Le souffle de l’invisible
La cérémonie esthétique
Cycles esthétiques de la nature, cycles cosmiques de l’art
V. LA RAREFACTION DES SIGNES
La transparence des choses
La limpidité de l’art
De la limpidité au vide
Mallarmé et le « Néant » bouddhiste
À la limite du blanc et du silence
La musique en sourdine
VI. LA RESERVE
Le double sens de la réserve
L’impulsion initiale du poème
La contrepartie positive de l’anéantissement
Poétique de la virtualité
L’élargissement indéfini de la perspective
Souveraineté de l’absence
CONCLUSION ANNEXE
Index des noms propres
Index des oeuvres de Mallarmé citées
Index des notions
Table des illustrations
Bibliographie sélective