C. Dutheil-Pessin, A. Pessin, P. Ancel (dir.), Rites et rythmes de l’œuvre

Article publié le 27 août 2016
Pour citer cet article : , « C. Dutheil-Pessin, A. Pessin, P. Ancel (dir.), Rites et rythmes de l’œuvre  », Rhuthmos, 27 août 2016 [en ligne]. https://www.rhuthmos.eu/spip.php?article1846

C. Dutheil-Pessin, A. Pessin, P. Ancel (dir.), Rites et rythmes de l’œuvre, 2 vol., Paris, L’Harmattan, 2005, 240 et 236 p.

 Comme l’a établi Marcel Mauss, tout art se fonde sur le rythme, celui de la musique et de la danse, celui des tons du tableau, la cadence du poème etc. En couplant les deux termes de rite et de rythme, nous voulons adresser aux œuvres des questions qui concernent à la fois les principes de leur structuration interne et les pratiques organisées de leurs amateurs. Le rite, qui crée des régularités, est un constructeur de rythme ; et le rythme, qui régule le corps et les comportements, suscite des rites. Observer comment l’époque actuelle se saisit d’œuvres du passé, comment ces relectures et interprétations se construisent en donnant parfois naissance à des conflits (comme ce fut le cas pour le baroque) ; analyser le feuilletage des significations, les interprétations nouvelles liées aux moyens contemporains utilisés dans la création ; regarder comment s’opère une concrétion du temps et de l’histoire ; interroger cette dimension de l’historicité qui constitue l’ouvre d’art - tels sont quelques objectifs de ces 7e rencontres de sociologie de l’art de Grenoble. Nous devrons étudier encore les rituels associés aux modes et lieux de diffusion. Si les lieux culturels ou les grands rassemblements, biennales, festivals, ont pour fonction d’organiser le temps et l’espace de l’exposition, du concert, de la représentation, ils traduisent en effet un certain type de rapport aux œuvres : placées hors du temps ordinaire, admises dans un espace « sacré », protégées par des interdits, mises à distance, imposant le silence, la retenue des attitudes ou au contraire, comme dans les concerts de musiques actuelles, explosions réglées de la ferveur collective... On crée ainsi les conditions de l’autocélébration et l’on autorise, dans ces temps et lieux circonscrits, l’expression de l’émotion et du plaisir et le déploiement de la croyance. Ce sont là des expériences de l’œuvre qu’il convient de confronter aux bricolages irrévérencieux qui semblent caractériser le rapport aux objets artistiques quand ceux-ci envahissent le temps de la vie quotidienne.

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