Autour de Marcel Jousse et du cinéma, focus sur Charlie Chaplin
Samedi 26 novembre 2016
92 bis Boulevard du Montparnasse, 75014 Paris
(Mo Montparnasse-Bienvenüe)
« Charlot », Serge Youtkévitch, 1921.
Musée du cinéma, Paris. © Bubbles Incorporated SA
Programme
Ce séminaire est coordonné par Rémy Guérinel (Association Marcel Jousse)
13h30 – Accueil
14h-14h45 – Intervention de Adolphe Nysenholc, docteur en philosophie et lettres, avec la première thèse sur le cinéma en Belgique et la première sur Charles Chaplin dans le monde : Marcel Jousse – Charlie Chaplin
14h45 -15h30 – Échanges avec les participants
15h30-16h – Pause
16h-16h30 – Intervention de Titus Jacquignon, doctorant en sociologie : Marcel Jousse et le cinéma
16h30-17h – Intervention de Thomas Marshall, docteur en sciences de la communication : Voir et entendre comment Marie Heurtin, née sourde et aveugle, entra dans le monde du signe
17h-17h30 – Intervention de Christian Bois, cinéaste-auteur, docteur en sciences de l’homme : La peinture, le cinéma, Jousse et le « comme si »
17h30-18h – Table ronde avec tous les intervenants
Dimanche 27 novembre, pour une journée consacrée à la vie de l’association Marcel Jousse
Le matin, le nouveau bureau élu l’an dernier vous présentera son bilan en Assemblée Générale.
Les adhérents recevront prochainement par courrier postal une convocation plus détaillée ainsi qu’un rappel de cotisation pour celles et ceux qui ont oublié de le faire.
Vous pouvez sans attendre adhérer ou renouveler votre adhésion par le bulletin à télécharger sur notre site.
L’après-midi sera consacré aux échanges.
Nous voulons :
– tenir compte de la diversité des centres d’intérêts des membres de l’association,
– et nourrir une dynamique de collaboration autour de l’œuvre de Marcel Jousse et de ses multiples prolongements, à travers cette association et les liens existants ou à développer avec d’autres.
Pour cela, nous préparons une animation sous la forme d’une alternance de temps en plénière et de temps en ateliers.
Les ateliers pourront donner lieu à la production de contenus permettant, par exemple, d’enrichir le site internet marceljousse.com ; ou encore de faire émerger des projets pour l’association ; des thématiques pour de futurs événements...
Si vous souhaitez apporter une contribution, proposer un sujet pour un atelier, nous vous invitons à nous écrire à l’adresse : association@marceljousse.com
à l’école d’anthropologie le 5 novembre 1934
Le cinéma, outil principal de l’anthropologie dynamique
Prendre l’être humain comme il avait été observé toujours, se pencher sur lui toujours, le regarder toujours. Et c’est là qu’il nous aurait fallu l’outil que nous n’avons eu qu’en ces dernières années : le cinéma. Grâce aux ingénieurs, nos collaborateurs que j’ai la grande joie de compter en face de moi, nous avons maintenant un outil qui remplace l’observation aiguë, lente, douloureuse, afin de saisir la loi de gravitation humaine : le Mimisme. Et cet appareil se présente maintenant comme un joujou. Voilà ce avec quoi nous allons remuer l’univers hominien. Nous allons simplement laisser se braquer cet œil artificiel, et nous allons saisir le Mimisme, le geste mimique toujours et partout, mais implacablement enregistré. C’est cela qui nous a manqué lorsqu’ enfant, nous étions frappé par cette extraordinaire tendance de nos petits camarades voulant « jouer à tout ». C’est encore cela, qui nous a manqué lorsque, à travers l’Amérique, nous avons vécu au milieu de ces étranges survivants que sont les Amérindiens s’exprimant en langage de gestes. Nous n’avions pas alors des appareils portatifs à notre portée et à notre libre usage personnel. Une société américaine est en train actuellement de faire un immense dictionnaire pour tenter de relever par écrit tous les gestes mimiques encore existants dans les muscles des tribus indiennes. Mettre en catalogues le langage de gestes des Indiens. Voyez-vous actuellement des hommes qui, en Amérique, ont à leur disposition le cinéma formidable de Hollywood où toutes les stars du monde viennent faire leur ronde, comme dit la chanson, et ces hommes qui épargnent quelques myriamètres de films pour prendre ce qui, demain, serait pour nous des documents irréfutables de l’origine du langage par le geste ? Pourquoi cette anomalie étrange ? C’est que le cinéma à l’heure actuelle, se consacre à la danse des stars et pas encore à la science ! Lorsque dans un cours, on apporte un cinéma, on donne l’impression de vouloir désennuyer son auditoire et non pas de l’instruire. C’est cela qui empêche les firmes américaines d’envoyer leurs stars prendre des bains de soleil, et d’enregistrer les gestes des derniers Indiens. Regardez quelle serait la force de ma parole si je pouvais vous dire : « Voilà le film pris par les grands anthropologistes américains. Voilà des gestes propositionnels, non pas faits seulement pour ajuster des histoires de cow-boy, mais pris par les grands spécialistes de l’anthropologie sur les derniers Indiens ! »
Adolphe Nysenholc nous a indiqué en septembre : « Revenu d’Arkansas, je ramène un film d’Indiens tourné par eux-mêmes du temps du muet (1920), où l’on voit parfaitement le langage de gestes tel que Marcel Jousse à dû le connaitre (j’en montrerai un extrait). »