À noter, la parution récente de deux articles de Michel Alhadeff-Jones :
« Pour une conception rythmique des apprentissages transformateurs », PHRONESIS vol. 7, n° 23, 2018
– Mots clés : apprentissage transformateur, transformation, temporalités, rythmes, continuité, discontinuité
– Résumé : En prenant appui sur la théorie de l’apprentissage transformateur (TAT), développée par Jack Mezirow aux États-Unis, cet article propose une réflexion sur les temporalités qui caractérisent les processus de transformation, susceptibles
d’être promus ou accompagnés en formation d’adultes. La réflexion proposée s’articule en trois temps. Premièrement, les fondements de la TAT sont énoncés de manière à situer leur pertinence en formation d’adultes. Les apports sont repris afin de
problématiser la manière dont on conçoit les temporalités impliquées dans un processus de transformation, et plus spécifiquement la nature à la fois continue et discontinue d’un tel processus. Finalement, l’apprentissage transformateur est envisagé à partir d’une perspective rythmologique, démontrant l’intérêt de développer une approche centrée sur les rythmes constitutifs des transformations vécues tout au long de la vie.
Pour une approche rythmologique de la formation, ÉDUCATION PERMANENTE n° 217, 2018-4, p. 21-31.
– Extrait : Comme le relève Pomian (1984), le temps en soi n’est jamais observable. Ce que l’on peut observer ou étudier, ce sont les relations qui existent entre des changements coordonnés (la rotation des aiguilles d’une montre, la course du soleil
dans le ciel, le développement d’une compétence, etc.), dont le déroulement exprime une certaine forme de régularité. En formation, l’adoption d’une telle conception comporte deux implications. La première est qu’elle permet d’envisager l’expérience du temps vécu comme un tissu où s’enchevêtre une multitude de formes de changement (physiques, biologiques, psychologiques, sociaux, culturels, etc.) disposant de leurs propres régularités et s’influençant mutuellement. La seconde implication est qu’elle permet d’envisager les pratiques de formation comme productrices de temporalités, dans la mesure où elles coordonnent des changements qui s’opèrent de manière plus ou moins régulière. [...]
– Michel Alhadeff-Jones est directeur de l’institut Sunkhronos (Genève), professeur associé au Teachers College de l’Université de Columbia (New York), chercheur associé au Centre de recherche interuniversitaire « Expérience, ressources culturelles, éducation » (EXPERICE), EA 3971 (maj@sunkhronos.org).