H. Lefebvre, Éléments de rythmanalyse et autres essais sur les temporalités

Article publié le 2 novembre 2019
Pour citer cet article : , « H. Lefebvre, Éléments de rythmanalyse et autres essais sur les temporalités  », Rhuthmos, 2 novembre 2019 [en ligne]. https://www.rhuthmos.eu/spip.php?article2476

H. Lefebvre, Éléments de rythmanalyse et autres essais sur les temporalités, 1re éd. 1992, Avant-propos de C. Revol, Postface de T. Paquot, Paris, Eterotopia, 2019, 144 p.

 Théoricien de la critique de la vie quotidienne, Henri Lefebvre (1901-1991), s’intéresse aussi bien aux habitudes, à la routine, aux rites calendaires qu’aux rythmes individuels et sociaux, qui donnent à chacun, comme à toute société, son tempo. L’ordinaire entrelace mille et un rythmes et combine aussi bien des moments répétitifs, comme dans l’usine taylorisée, que des ruptures festives ou cultuelles. Avec l’urbanisation les temporalités se modifient, le temps vécu se distingue à la fois du temps représenté et du temps rêvé. Pas de territorialité sans ses temporalités, d’où une rythmanalyse que Bachelard avec esquissée et que Lefebvre élabore en recherche. Publiés en 1992, ces Éléments de rythmanalyse. Introduction à la connaissance des rythmes, augmentés d’« Essai de rythmanalyse des villes méditerranéennes » rédigé avec Catherine Régulier, sont ici complétée par trois articles : « Musique et sémiologie » (1971) ; « La musique et la ville » (1976) et « Le projet rythmanalytique » (avec Catherine Régulier, 1985). Cet ensemble de textes constitue un précieux et indispensable corpus lefebvrien pour qui souhaite, non seulement approfondir sa connaissance d’un penseur exceptionnel, mais aussi prolonger ses réflexions sur les rythmes.

 Henri Lefebvre (1901-1991), est un marxiste « indépendant », en cela il se présente comme « marxien », même si à plusieurs reprises il chemine avec le Parti communiste français (PCF). Il se dit également « utopien » et un temps « situationniste ». Incroyablement inventif et intuitif, il perçoit l’importance de la vie quotidienne et y consacre trois ouvrages majeurs (Critique de la vie quotidienne, 1947, 1962 et 1981), de l’urbanisation et de la ville qu’il analyse dans six ouvrages (Le droit à la ville, 1968 ; Du rural à l’urbain, 1970 ; La révolution urbaine, 1970 ; La pensée marxiste et la ville, 1972 ; Espace et politique, 1973 et La production de l’espace, 1974), de l’informatique (Vers le cybernanthrope, contre les technocrates, 1973), de l’altérité (Manifeste différentialiste, 1971), sans compter ses réflexions sur l’État, la dialectique, le marxisme…

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