« Le littoral, la dernière frontière », Entretien de Jean-Louis Violeau avec Paul Virilio, Esprit, Paris, décembre 2010, p. 17-24.
- On trouvera dans cet entretien deux pages concernant le rythme. Malheureusement, Paul Virilio répond à peine aux questions, pourtant intéressantes, que lui pose son interlocuteur et préfère, dans son style habituel, le noyer sous une avalanche de remarques mal ajointées.
- Extrait (pas le pire) :
— Peut-on dire que votre projet philosophique, depuis Vitesse et politique en 1977, conduit à une analyse générale des rythmes, à une économie politique des rythmes et des vitesses différenciées ? En cela, vous avez même retrouvé le sociologue marxiste Henri Lefebvre qui travaillait à la fin de sa vie sur un grand projet rythmanalytique...
— Je me souviens en effet l’avoir rencontré au tout début des années 1980, chez Jean Renaudie, l’architecte d’Ivry qui avait également construit pour la femme de Thorez, Jeannette Vermersch. Et le problème demeure : nos sociétés sont définitivement devenues arythmiques. Il s’agit d’une crise écosystémique, de caractère sériel, qui pose l’urgence d’une météopolitique et d’une gestion du temps. Sinon, instantanéité et globalisation, communauté des affects et synchronisation de l’émotion : c’est la grande peur !
Le lecteur acquiescera certainement à cet oracle : tout cela est en effet effrayant.