L. Gwiazdzinski, V. Kaufmann et al., Manifeste pour une politique des rythmes, Lausanne, Editions EPFL-PRESS, 2020, 168 p.
– Nous vivons dans un monde toujours plus saturé. Saturé de signes, de normes, d’objets et de sollicitations qui tous contribuent à nos aliénations quotidiennes. Afin de retrouver les voies d’une émancipation, ce manifeste défend l’idée que la réponse à cette saturation réside dans la capacité à retrouver la maitrise politique de nos rythmes, qu’ils soient individuels ou collectifs.
Les auteurs explorent dans ces pages la part fondamentalement spatiale et territoriale du temps et les dynamiques temporelles des formes spatiales afin de formuler les grandes lignes d’une rythmologie. Ils invitent à ne pas simplement opposer le plein au vide, le ralentissement à l’accélération ou encore le surmenage à l’ennui mais à penser ensemble ce qui nous permet de souffler et ce qui nous fait désirer.
En retrouvant son sens premier de « façon de fluer », le concept de rythme permet de proposer une conception dynamique des sociétés, de mêler la mesure et l’expérience, d’ajouter aux régularités les mouvements spontanés, les aléas, la désorganisation et le désordre. De façon plus pratique, il permet d’analyser et de gérer des questions aussi diverses que la congestion du trafic, l’épuisement personnel ou l’accueil des foules.
La politique des rythmes constitue au final un appel à une approche chorégraphique de l’émancipation, soucieuse d’accueillir les différentes manières de vivre tout en composant un monde en commun.