ARTS et ESTHÉTIQUE – Colloque « Le Rythme au croisement des arts » – Abbaye de Royaumont – 20-23 avril 2022

Rhuthmos
Article publié le 10 septembre 2022
Pour citer cet article : Rhuthmos , « ARTS et ESTHÉTIQUE – Colloque « Le Rythme au croisement des arts » – Abbaye de Royaumont – 20-23 avril 2022  », Rhuthmos, 10 septembre 2022 [en ligne]. https://www.rhuthmos.eu/spip.php?article2904
LE RYTHME AU CROISEMENT DES ARTS


Colloque à l’Abbaye de Royaumont
20-23 avril 2022


Comité organisateur :


Emmanuelle André (Université Paris Diderot, CERILAC, URP441)

Frédéric Billiet (Sorbonne Université, IReMus – UMR 8223)

Pierre-Damien Huyghe (Université Panthéon Sorbonne)

Patrick Nardin (Université Paris 8, EPHA Labo AIAC – EA 4010)

Catherine Naugrette (Sorbonne Nouvelle Nouvelle, IRET – EA 3959)

Clothilde Roullier (Archives nationales)

Thomas Vernet (Fondation Royaumont)


Présentation : En tant que catégorie esthétique, le rythme traverse les arts, qu’il s’agisse de la musique, de la danse, du théâtre, du cinéma, des arts plastiques, de l’architecture…, tout en mettant à chaque fois en jeu un nouveau phénomène rythmique. Comme l’a bien montré Pierre Sauvanet, « les rythmes, comme les arts, se conjuguent au pluriel. Les rythmes en art sont toujours des polyrythmies » (P. Sauvanet (dir.), Les Rythmes en arts, Les cahiers d’ARTES n° 14, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2019).


À chaque art son rythme, et/ou ses rythmes (particulièrement au théâtre), soit une structure différente, une manière singulière de se construire et de se déployer dans l’espace et dans le temps, de se percevoir sous l’angle d’une expérience esthétique différente, jouant sur des registres différents du sensible, notamment en ce qui concerne ces deux dimensions majeures de la perception que sont la vue et l’ouïe.


Or, qu’en est-il lorsque le rythme se construit au croisement des arts ? Qu’une œuvre, ou que deux (plusieurs) œuvres qu’une même pratique artistique assemble, font se rencontrer des expériences rythmiques qui ne se structurent pas de la même manière, qui ne travaillent pas de semblable façon sur le spatial et le temporel, le regard et l’oreille, qui n’en appellent pas enfin aux mêmes gestes artistiques ni aux mêmes moyens, ni ne répondent aux mêmes enjeux esthétiques au plan du rythme ?


Que se produit-il lorsque des rythmes se rencontrent, qui diffèrent pour partie ou totalement ? Y a-t-il choc, rupture, discordance ou bien un agencement est-il possible, et de quelle nature ? S’agit-il d’une libre combinatoire ou d’un dispositif davantage structuré ? Qu’engage un tel déplacement ? Quels en sont les effets ? Les processus et les enjeux sont-ils constants ou bien varient-ils selon les époques et les différentes périodes et mutations de la création artistique ? Quelles sont les traces et les archives qui permettraient de documenter une telle évolution ?


Alors même qu’Henri Meschonnic, dans Critique du Rythme, pose pour acquis l’incompatibilité des unités pour la musique et pour le langage, est-il possible d’envisager un dépassement des propriétés rythmiques propres à chaque domaine artistique pour envisager une nouvelle dimension du rythme dans les arts, au-delà des frontières, clivages et autres particularismes ?


Peut-on alors parler, à propos du rythme en art, d’un nouveau « partage du sensible » (Rancière), accompli au sein d’une déstabilisation et d’un déséquilibre général des repères, encore augmentés par la montée en puissance de nouveaux outils et médias ainsi que par les opérations de recyclage, remontage, remixage, sampling des archives dans la création artistique aujourd’hui ? Quelles sont les formes qui apparaissent ? Les nouvelles figures rythmiques ? Quels sont les nouveaux acteurs qui produisent les nouveaux rythmes de la forme ? Ces bouleversements engendrent-ils de nouvelles pensées du rythme ?


Toutes ces questions structurent le Symposium Rythme, lequel se présente sous la forme d’un dialogue des chercheurs avec les artistes, visant à produire une réflexion à la fois théorique et concrète sur ce que le croisement des arts fait au rythme. Cette manifestation scientifique de trois journées, fondée sur un principe d’alternance entre communications et performances, séances plénières, spectacles et ateliers, aura lieu du 20 au 23 avril 2022 à l’Abbaye de Royaumont, dont la Fondation permet, dans un souci de transmission, de mettre en relation à la fois la recherche, la création et les ressources patrimoniales.


Programme


Mercredi 20 avril Présidence Catherine Naugrette


14h30 : Ouverture du Colloque 15h00 : Daniel Payot (Université de Strasbourg), Le rythme, concept philosophique ? 15H30 : Pierre-Damien Huyghe (Université Panthéon-Sorbonne), Rythme et forme 16h : Discussion et pause 17h00 : Gilles Declercq (Sorbonne Nouvelle), Pascal Quignard, le rythme et la musique 17h30 : Pierre Sauvanet (Université Bordeaux-Montaigne), Retour sur le rhuthmos 18h00 : Discussion


Jeudi 21 avril Présidence Patrick Nardin


10h00 : Emmanuelle André (Université Paris Diderot), Rythme et diagramme au cinéma 10h30 : Catherine Naugrette (Sorbonne Nouvelle), Le cours des choses 11h00 : Discussion et pause 12h00 : Jean-Marie Dallet (Université Paris 1), Démesure 12h30 : Discussion 13h00 : Déjeuner

Présidence Pierre Damien Huyghe 15h00 : Soko Phay (Université Paris 8), Le rythme de la mémoire 15H30 : Patrick Nardin (Université Paris 8), Le rythme des expositions 16h : Discussion et pause 17h : Pierre Longuenesse (Sorbonne Nouvelle) : rencontre avec Alexis Forestier (metteur en scène et comédien, directeur de la compagnie Les Endimanchés), et le musicien Christophe Lenté Bouleverser la littérature par le rythme (une performance entre poème, théâtre et musique, autour de textes de Richard Huelsenbeck)


Vendredi 22 avril Présidence Clothilde Roullier et Thomas Vernet


9h30 : Frédéric Billiet (Sorbonne Université), Le rythme dans les enluminures médiévales 10h00 : Jean-Yves Bosseur (Compositeur, musicologue), Le rythme : entre arts plastiques et musique 10h30 : Discussion et pause 11h00 : Laurent Cugny (Sorbonne Université), Ce qu’une histoire du rythme dans le jazz pourrait nous apprendre

11h30 : Rythme et esthétiques jazz, table ronde avec Sylvie Chalaye (Sorbonne Nouvelle), Laurent Cugny (Sorbonne Université) et Louis Moutin (Batteur et compositeur de jazz) 12h30 : Discussion 13h00 : Déjeuner

Présidence Emmanuelle André 15h00 : Christa Blumlinger (Université Paris 8), Compositions temporelles stratifiées : notes à propos du cinéma d’Abigail Child 15H30 : Arnaud Rykner (Sorbonne Nouvelle), Le rythme, le continuum et le ma, de Régy à Meschonnic 16h : Discussion et pause 17h : Hilde D’Haeyere (photographe), Ciné-main : Blanche-Neige (conférence performée) 18h : Pause 18h30 : Jean-Philippe Antoine (Université Paris 8), Conférence performée


Samedi 23 avril Présidence Frédéric Billiet


9h30 : Visite de la Bibliothèque musicale François Lang 10h00 : Thomas Vernet (Fondation Royaumont), Frédéric Durieux (Compositeur), Le rythme du compositeur 10h30 : Clothilde Roullier (Archives nationales), Figures rythmiques : vie d’un écrivain et traces archivistiques 11h00 : Discussion et pause 12h00 : Conclusions du colloque 12h30 : Déjeuner de clôture

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