Réduction du temps de travail, 35 heures, flexibilité accrue, vieillissement de la population, développement des loisirs, usage croissant des nouvelles technologies de l’information, autant de facteurs souvent évoqués comme responsables de ce qui serait une fluidification progressive de nos rythmes de vie. Certains vont même jusqu’à anticiper une ville 24 h sur 24, perpétuellement en mouvement...
Pourtant l’analyse par Jean-Pascal Lavielle d’une série d’Enquêtes Ménages Déplacements (EMD) étalées sur trente ans (1976, 1985, 1995, 2006) montre que la répartition dans le temps des déplacements est relativement stable. L’heure de pointe, utilisée traditionnellement pour dimensionner les infrastructures de transports, ne s’étale pas ; le rapport heures de pointe/heures creuses reste stable ; si la baisse des déplacements à midi se poursuit, les déplacements du matin (7h-9h) et du soir (17h-19h) continuent de concentrer près du tiers des déplacements.
L’analyse des rythmes des déplacements montre ainsi une stabilité remarquable. En dépit de ce qui est souvent affirmé, les pratiques de mobilité quotidiennes restent inscrites dans des rythmes temporels relativement classiques.