J.-M. Pigeaud, « Du rythme dans le corps. Quelques notes sur l’interprétation du pouls par le médecin Hérophile. » In : Bulletin del’Association Guillaume Budé, n° 3, octobre 1978, pp. 258-267.
La littérature sur le pouls a été très abondante ; elle est
maintenant réservée à l’archéologie de la médecine ; les
philologues et les historiens de la philosophie auraient intérêt à
la consulter. Nous voudrions réfléchir quelque peu à la
définition du pouls par Hérophile. Ce médecin fut sans doute le
premier à mesurer le pouls, sinon à prendre conscience de son
importance. La collection hippocratique semble en effet
indifférente à ce sujet. Hérophile, ce véritable inventeur de
l’anatomie, à qui nous devons encore de nombreux noms des
parties du corps, fut aussi le vrai découvreur du pouls. Dans
l’admirable notice de son Rufus d’ Éphèse, Daremberg cite
deux textes contradictoires de Galien sur l’origine
hippocratique du pouls ; l’un où il dit : « Hippocrate a le premier
introduit la coutume qui prévalut après lui, d’appeler sphugmos
tout mouvement des artères quel qu’il fût », l’autre où il
écrit que bien qu’ « Hippocrate n’ignorât pas l’art de
l’interroger, il ne donna pas ce nom (de pouls) à tous les mouvements des
artères ».
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