Un beau texte où le grand chronobiologiste Alain Reinberg revient sur sa carrière et ses découvertes. Cet article a déjà paru dans Rythmes, To. 36, N° 3, septembre 2005, p. 65-70. Une présentation de la revue Rythmes est accessible ici.
En 1957, nous pensions, Jean Ghata et moi, que suffisamment de preuves expérimentales avaient été accumulées pour pouvoir déclarer que « l’activité rythmique est une propriété fondamentale de la matière vivante » [1]. Référence était faite aux rythmes ultradiens et circadiens dont les propriétés révélaient de frappantes similitudes : caractère endogène, stabilité de la période, etc. Ce faisant, nous généralisions la proposition de neurophysiologistes comme Alfred Fessard [2] et mon maître Henri Cardot, faite en 1936 : « le processus rythmique est le mode normal d’activité de tous les systèmes excitables ». Ce qui est banal en 2005 ne l’était pas en 1957. Ceux qui revisitent les rythmes font rarement état de la contribution de neurophysiologistes comme Fessard et Cardot.